DL : Oui, mais dans ce sens,
nous commenÁons ý penser que ce que nous faisons de si ancien, de si
traditionnel, de si folklorique, cíest en fait un antidote pour
cette civilisation si souvent dÈshumanisÈe. Cette froideur que nous
voyons chez les gens, en Suisse, qui ne veulent pas se serrer dans
les bras, ou cette peur quíont les Allemands quand ils sont dans les
transports et quíils ne veulent pas se parler. Alors nous pensons
que ce que nous faisons, quelle que soit la la maniËre dont on le
fait, au-delý de la valeur artistique mÍme, a une valeur culturelle
qui est comme une sorte d'antidote vis-ý-vis de cette sociÈtÈ
hautement industrialisÈe, qui reprÈsente pour eux un poids. Cíest
pour cela que, quand le Tango Èlectronique est sorti, nous avons
dit : ´ Non, attention, Áa cíest la rÈaction du systËme
qui veut dire : rÈfugions nous vers la sÈcuritÈ des machines,
la sÈcuritÈ et la froideur deÖ etc ªÖ Cíest une question que
nous nous posons.
CL : Cíest intÈressant ta faÁon de voir
les choses ...
DL : Cíest la mÍme chose que
quand tu as dit : ´ Pourquoi n'y a-t-il rien de nouveau
depuis 20 ans ? ª Et moi, je me demande : pourquoi on
continue ý aimer Áa ? Le Tango-Èlectro, cette nouvelle musique,
ne prend pas le rythme du Tango traditionnel tel quíil est, mais le
met plutÙt dans une sÈquence structurÈe qui oblige le danseur ý
trouver une nouvelle faÁon de danser. Il ne peut pas danser de la
maniËre traditionnelle. Il doit inventer une nouvelle danse. «a,
c'est indiscutable. |