DL : Pourquoi toi, quand tu
as voulu faire du Tango Èlectronique, tu nías pas optÈ pour une
cadence et un rythme de Tango Èlectronique, alors que les mÈlodies
et les airs de Tango que tu as composÈs sont plus structurÈs,
carrÈs, linÈaires ?
CL : Simplement parce que je
níaime pas. Je níaime pas la batterie dans le Tango traditionnel, je
trouve Áa horrible. Je dirais que cíest liÈ avec líendroit o˜ on
crÈe la musique. Par exemple, je níai pas dit : ´ Allez,
je prends les instruments du Tango, je prends líÈlectronique et je
mÈlange ª. Par contre la gestation de cette musique vient dËs
la conceptualisation orchestrale. On ne peut pas dÈfinir líart en
lui-mÍme. Líúuvre a toujours une relation avec quelque chose de
subjectif en rapport avec ce qui te fait vibrer, avec ce que tu
aimes, et ý qui tu la transmets.
DL : Mais les artistes ne
sont-ils pas les mieux placÈs pour dire ce que cíest que
líart ? Jíai la sensation quíil y a beaucoup díintellectuels
valables qui sont payÈs pour transmettre une nouvelle idÈe musicale.
Tu le sais parce que tu joues díun instrument ; quand tu joues
d'un instrument : piano, guitare ou violon, tu sais que tu n'as
pas toute libertÈ. Il y a des codes que tu as besoin díapprendre. Si
un jour je te dis : ´ il est bien ce DJ, il a bien ÈtudiÈ
pour manipuler tout son matÈriel ª, mais il nía pas la mÍme
formation que moi, ni de loin, ni de
prËs. |